L’administration américaine a rejeté une demande israélienne de fournir du matériel sécuritaire et un soutien dans certains domaines, permettant ainsi à Israël d’améliorer ses capacités afin d’attaquer les installations nucléaires en Iran, rapporte le Haaretz de ce jour. Le sujet avait été évoqué en mai dernier, lors de la visite de George Bush en Israël, durant sa rencontre avec le Premier ministre Ehud Olmert et le ministre de la défense, Ehud Barak.

L’administration américaine a considéré cette demande comme un signe qu’Israël se préparait à attaquer l’Iran, note le quotidien. Les Etats-Unis ont mis en garde Israël de ne pas attaquer et ont exigé qu’il n’agisse pas contre l’Iran sans prévenir à l’avance Washington. Le message américain à Israël était qu’une attaque contre l’Iran risquait de remettre en cause les intérêts américains. En échange, l’administration s’est engagée à renforcer la protection israélienne contre les missiles sol-sol.

Selon les estimations actuelles au sein de l’establishment israélien, Bush n’attaquera pas l’Iran, et se concentrera dans les mois qui lui restent sur les efforts diplomatiques. Des sources de haut rang à Jérusalem ont confié au journal préférer attendre que les sanctions internationales contre l’Iran soient totalement épuisées, sans pour autant renoncer à l’option militaire.

Israël-Palestiniens

L’Autorité palestinienne contre « l’accord virtuel »

L’Autorité palestinienne a annoncé hier que la proposition « d’accord virtuel » (shelf-agreement) du Premier ministre, Ehud Olmert entre Israël et l’Autorité palestinienne, dans le cadre duquel Israël se retirera de 93% des territoires de Cisjordanie, n’est pas acceptable.

Le projet d’accord a été publié hier pour la première fois dans le Haaretz. Nabil Abu Rudeinah, le porte-parole du président de l’Autorité Palestinienne, Mahmud Abbas, a dit hier que « cette proposition n’est pas acceptable pour nous ». Les membres de l’équipe palestinienne de négociation ont déclaré hier qu’il fallait résoudre tous les problèmes liés à l’accord définitif, dont Jérusalem et la question des réfugiés. A ce stade, les équipes israélienne et palestinienne n’ont pas évoqué la question de Jérusalem.

La plupart des habitants des implantations sont dedans, la plupart des implantations sont dehors

Toujours dans les suites de l’accord publié hier dans le Haaretz, le quotidien estime qu’environ 220 000 habitants des implantations sont dans 48 grands blocs d’implantations devraient rester en territoire israélien. Leur zone d’habitation, à l’ouest de la barrière de sécurité, correspond environ à 7% de la Cisjordanie qu’Israël annexerait en cas d’accord.

En revanche, 70 000 habitants des implantations sont dans 74 implantations à l’est de la barrière, devront, selon cet accord, quitter leur maison. Il s’agit essentiellement des implantations les plus « dures » sur le plan idéologique précise le journal.

Intérieur

Les camps se forment au sein du parti Kadima

La campagne électorale au sein du parti Kadima se poursuit et hier, de nouveaux ministres et députés se sont prononcés en faveur d’un des candidats à la présidence du parti, rapporte le Haaretz. Le ministre des Transports, Shaul Mofaz, a reçu hier le soutien de la ministre du Tourisme, Ruhama Avraham Balila, ainsi que celui des députés David Tal et Otniel Shneller, deux représentants de l’aile droite de Kadima.

Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Tzahi Hanegbi, considéré comme très influent parmi les adhérents, devrait rejoindre aujourd’hui le camp de la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni. Cette dernière bénéficie toujours du soutien de la plupart des députés du parti même si, au cours des derniers jours, Shaul Mofaz est parvenu à obtenir des appuis non négligeables.

En attendant, le ministre de la Sécurité intérieure, Avi Dichter, l’un des deux autres candidats à la présidence de Kadima, a lancé hier officiellement sa campagne. « Je ne lâcherai pas de bombes verbales sur l’Iran qui feront grimper les prix du pétrole, et je n’ignorerai pas la Feuille de route en cherchant des solutions irresponsables telles que des accords virtuels avec les Palestiniens », a-t-il déclaré, faisant référence aux deux favoris, Shaul Mofaz et Tzipi Livni. Evoquant sa mauvaise position dans les sondages, Avi Dichter a déclaré : « Ce ne sont pas les sondages qui comptent mais l’Etat d’Israël. Nous allons vous surprendre ».

De nombreuses restrictions dans la proposition de budget du ministre des Finances

Le ministre des Finances, Roni Bar-On, a présenté hier le projet de budget de l’Etat pour 2009. Selon le Maariv, il s’agit d’un budget comprenant de nombreuses restrictions avec notamment une hausse des tarifs des transports en commun, une baisse des allocations vieillesse, la réduction des primes de naissance et des congés maternité, et des coupes dans le budget de l’éducation.

Le ministre des Finances compte soumettre au gouvernement deux propositions différentes, l’une donnant l’avantage à la défense - avec notamment une réduction de 1,18 milliards de shekels (221 millions d’euros) du budget des prestations sociales - et l’autre favorisant les prestations sociales - avec une réduction de 2,1 milliards de shekels (393 millions d’euros) du budget de la défense.

Pour l’heure, le parti travailliste, Shas et le parti des retraités, les trois partenaires de Kadima au sein de la coalition gouvernementale, s’opposent à ces proposition et réclament que le vote au gouvernement, prévu pour le 24 août, soit reporté au mois de septembre, après les élections primaires au parti Kadima.

Un haut responsable du parti Shas affirmait hier que Roni Bar-On se sert du budget dans le cadre de la campagne électorale à Kadima, afin de pousser les adhérents du parti à voter pour la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni. Selon lui, le ministre des Finances veut convaincre les adhérents de Kadima qu’avec la Knesset actuelle, il sera impossible de créer un nouveau gouvernement prêt à voter le budget et que l’on se dirige vers des élections législatives anticipées, et que, par conséquent, Tzipi Livni est la candidate la plus appropriée à la présidence de Kadima.